Autoscatto11 Présenter Jean-Marie Le Ray en un paragraphe relève du challenge intenable. Traducteur professionel reconnu, soit! Une connaissance évidente du web...soit! Mais au delà c'est une culture du langage et du dialogue, et l'objectif d'aider les entreprises à avoir un dialogue individualisé, de qualité et pertinent avec leurs clients et utilisateurs...un littéraire très 2.0 atypique et Ô combien pertinent dans le contexte actuel en somme...

Peux-tu te présenter en quelques mots et nous parler de ton parcours professionnel ?

Jean-Marie Le Ray, 49 ans. Bordelais de naissance, expatrié dès la fin des années 70, après différents séjours à Londres, en Espagne et en Australie, je me suis fixé à Rome en 1986. Traducteur anglais-italien-français et interprète professionnel italien-français depuis 20 ans, 100% autodidacte et reconnu dans ma profession : à ce jour, j’ai personnellement traduit plus de 40 mille pages dans une quarantaine de domaines. Ça va des poésies de Jean-Paul II au système pour la collecte, le transfert et le stockage des données de vol des projets spatiaux ARIANE IV et V, du duo Ramazzotti-Anastacia à l’interférométrie, de l’intelligence artificielle aux machines-outils en passant par les avions, les bateaux, les assurances, la comptabilité, le droit, etc. Sans compter les milliers d’autres dont j’ai supervisé les projets… L’heure est venue d’évoluer.
En parallèle, j’ai monté en 1989 ma société de traduction-interprétation, le Studio 92 Snc, toujours en exercice 17 ans plus tard. Devise : le français de qualité ! Une TPE artisanale avec à sa tête un artisan-traducteur-interprète : sur mesure et amour de la belle ouvrage.

Quelle est ta recherche aujourd’hui ?
Ma recherche part d’un simple constat : avec ma longue et riche expérience, j’ai quelque peu l’impression d’avoir fait le tour du sujet. Le sur-place, un peu ça repose, beaucoup ça fatigue, d’où l’urgence de « mettre un frein à l’immobilisme », Coluche dixit. Je ressens de moins en moins le stimulus intellectuel nécessaire pour progresser. D’autant qu’en traduisant, ce n’est plus vous qui écrivez : traduire est un exercice de style où vous devez rédiger … avec les mots des « autres » ! Pas banal, hein ? Or les « autres » s’expriment plutôt mal, qu’ils soient ingénieurs ou avocats ne change rien à l’affaire, ils jargonnent à tout-va. Ce sont d’abord des experts, des techniciens, pas des rédacteurs. Souvent mon métier consiste à mettre une pièce ici, à réparer un accroc là, etc., pour transformer le document source, trouble, en texte final limpide, le plus potable possible, fruit de l’inévitable compromis propre à toute quadrature du triangle. Aux antipodes de la création, ce n’est pas satisfaisant. Ajoutez-y l’avènement d’Internet, qui a tout bouleversé…

Tu as ouvert un blog. Depuis quand le tiens tu et pourquoi t’es tu lancé dans cette démarche ?
En fait, j’en ai ouvert plusieurs. Je tiens celui-ci depuis mars 2005, créé dans le sillage de mon site pro pour conjuguer la dynamique du blog à la staticité relative du site, proposer une vitrine de mon savoir-faire, et traduire enfin à mes conditions : ce que j’ai envie, comme et quand j’en ai envie, sans contraintes de temps ni d’argent. Le but initial était de partager les ressources d’éditeurs anglo-saxons (sur Internet ils ont toujours plusieurs longueurs d’avance sur nous) avec des lecteurs francophones. Interrompu pendant 10 mois pour cause de surcroît de travail, depuis janvier mon blog est devenu prioritaire en renonçant à de petits projets de traduction chaque fois que c’était faisable.